Il s’agit d’une technique qui a été mise au point dans notre structure. L’idée initiale était de créer une prothèse naturelle grâce aux propres tissus de la patientes avec une technique simple et  sans séquelle fonctionnelle.

Pour cela le principe est d’utiliser un mini lambeau de dorsal avec une partie  cutanée correspondant à l’excès de tissu que l’on retrouve dans la région latérale du thorax, sous axillaire en dehors du sein, qui est facilement évalué  par un pinch test et qui sera prélevé avec une cicatrice horizontale dans le prolongement de la mastectomie.  Ce lambeau sera vascularisé par un prélèvement de muscle dorsal en prenant par la même incision  une bande antérieure verticale de muscle d’environ 5 cm de large, respectant dans la partie supérieure le tendon du muscle. La vascularisation est assurée par la branche verticale du pédicule du dorsal qui est facilement isolée. Le volume de la prothèse naturelle est obtenu avec  un lipofilling immédiat de la palette cutanée et du muscle dorsal prélevé. La palette est désépidermisée pour pouvoir être enfouie. L’ensemble est basculé vers l’avant  et remodelé afin d’obtenir la forme souhaitée. Le volume de la reconstruction est complété par un lipofilling du muscle pectoral et selon les cas des tissus sous cutanés.

  Cette technique commencée en mai 2017 est devenue notre technique  de référence  en reconstruction du sein avec près de 600 reconstructions réalisées à ce jour, en janvier 2022. Elle est presque toujours possible en dehors des patientes qui n’ont pas assez de graisse pour envisager un lipofilling suffisant. Elle présente de nombreux avantages. C’est une technique facilement reproductible  que nous réalisons à deux équipes en l’espace d’une heure trente à deux heures. Les suites opératoires sont simples, très peu douloureuses avec moins de 1% d’échec. Elle évite l’utilisation de prothèses avec tous les inconvénients que cela peut avoir. Elle permet d’obtenir un résultat très naturel  avec la possibilité d’augmenter le volume par un deuxième lipofilling à distance si nécessaire. La cicatrice résiduelle est très limitée par rapport aux cicatrices habituelles des grands dorsaux.

L’indication de référence est la reconstruction immédiate, quel que soit le contexte oncologique car contrairement aux prothèses la radiothérapie n’est pas un problème pour cette reconstruction.  Dans notre expérience la radiothérapie  pré opératoire (en cas de mastectomie sur un sein déjà irradié) n’augmente pas les complications post opératoires et la radiothérapie post opératoire ne compromet pas le résultat de la reconstruction. L’apport psychologique est énorme car les patientes n’ont pas l’impression de « perdre leur sein ».Le MNDLF est intéressant à tout âge. Chez les personnes âgées, il permet de proposer une reconstruction simple, permettant d’obtenir un bon résultat en un temps opératoire. Chez les patientes jeunes, il permet une reconstruction très naturelle ne nécessitant pas de reprise chirurgicale à distance.

Exemple de reconstruction immédiate par MNDLF.

 

A1 MNDLF A2 MNDLF
Avant
A3 MNDLF
A4 MNDLF
2 ans

L’autre indication de référence est le changement de prothèse siliconée (suite à une rupture, une coque, une asymétrie ou des douleurs…) par le MNDLF. Les  patientes retrouvent alors un sein naturel et l’index de satisfaction est très élevé. Un lipofilling complémentaire est souvent indiqué.

Exemple de changement de prothèse par MNDLF.

B1 MNDLF B2 MNDLF
Avant Après 3 semaines
B3 MNDLF B4 MNDLF
Après 3 mois Après 6 mois et 2ème LF

 

 

Il est aussi possible d’utiliser cette technique en reconstruction secondaire mais cela est moins évident car il est nécessaire d’effectuer un lambeau d’avancement afin d’obtenir un étui cutané suffisant. Deux lipofilling complémentaires sont réalisés en moyenne.

Exemple de reconstruction secondaire par MNDLF.

C1 MNDLF C2 MNDLF
Avant 6 mois après MNDLF
C3 MNDLF C4 MNDLF
Après 2ème lipomodelage Après 3ème lipomodelage

 

 

Autres techniques